Si la reprise des activités sportives douce est compatible avec une prothèse totale de hanche conventionnelle (PTH), la pratique de sports d'impact élevé est fréquemment interdite par l'opérateur [1]. Ceci car avec une PTH à tige, les risques liés à cette reprise sportive sont nombreux: luxation, fracture péri-prothétique, descellement aseptique, douleur de cuisse…[1].
Pour les patients jeunes et/sportifs, le resurfaçage de hanche (RTH) a été développé étant donné ses avantages (restauration de la biomécanique, préservation du stock osseux fémoral, absence d'instabilité, effet grand diamètre, préservation de la proprioception…[2, 3]). Le retour aux activités physiques et sportives douces et/ou modérés est plus rapide [4] et la possibilité de pratiquer des activités physiques à haut impact est une réalité.
En 2014, les deux options possibles pour un patient souffrant de coxarthrose sont soit une PTH soit un resurfaçage de hanche (RTH). La différence principale réside dans la conservation du stock osseux fémoral et le maintien d'un diamètre de tête fémoral prothétique équivalant au diamètre natif avec un resurfaçage de hanche (RTH) (Figure). Le resurfaçage de hanche (RTH) constitue une alternative séduisante à la PTH chez des patients sportifs même si il existe certaines contre-indications à l'implantation d'un resurfaçage de hanche (RTH): ostéonécrose massive de la tête fémorale, inégalité de longueur de jambe de plus de 2cm, anomalie morphologie majeure de la hanche, kyste osseux de tête fémorale de plus de 3cm2….
Entre la PTH et le resurfaçage de hanche (RTH) existe de très nombreuses différences majeures. Ainsi, le resurfaçage de hanche (RTH) restaure de manière physiologique l'anatomie de l'articulation coxo-fémorale sans modifier ni la longueur du membre, ni l'offset fémoral contrairement à la PTH [4, 5]. L'amplitude de variation de correction biomécanique après un resurfaçage de hanche (RTH) est ainsi beaucoup plus faible que pour une PTH. Ceci apparaît comme primordial pour le respect du bras de levier de l'appareil glutéal, qui est l'élément principal pour les sports impliquant la course à pied. Ce respect de la biomécanique coxo-fémorale est en effet le minimum indispensable à la reprise sportive. La restauration automatique de la biomécanique de la hanche avec un resurfaçage de hanche (RTH) permet ainsi de noter un schéma de marche identique à celui d'une hanche vierge indemne d'arthrose [4]. A l'inverse, ce schéma de marche était sévèrement dégradé chez les patients avec une PTH qui déploient davantage d'énergie lors des mouvements cycliques et dont les vitesses maximales de marche et de course sont nettement inférieures à celles observées chez des sujets sains ou porteurs d'un resurfaçage de hanche (RTH) [6, 7]. Ceci est confirmé lors d'analyse stabilométrique de la fonction motrice et du contrôle postural de la hanche [5]. L'ensemble des tests retrouvait des scores similaires entre le groupe resurfaçage de hanche (RTH) et le groupe sportif sain (indemne de toute atteinte articulaire) alors qu'ils étaient systématiquement et significativement inférieurs dans le groupe PTH.
La préservation du stock osseux fémoral avec un resurfaçage de hanche (RTH) permet de conserver les nombreux proprio-récepteurs intra osseux et péri cervicaux [6]. Ce point apparaît crucial pour le patient sportif dans le contrôle de son geste. La conservation de ces récepteurs synoviaux et osseux permet de préserver la proprioception coxo-fémorale comme le démontre plusieurs études effectuées au laboratoire de marche. Les patients du groupe PTH avaient toujours des résultats significativement inférieurs aux groupes sains et/ou porteurs d'un resurfaçage de hanche (RTH) [5, 6, 7]. En revanche, les données étaient identiques entre les groupes sains non opérés et resurfaçage de hanche (RTH).
Avec un resurfaçage de hanche (RTH), l'absence de trépanation du fût fémoral permet de réduire de façon drastique le saignement et le taux d'incidents thromboemboliques. Mais surtout il faut bien comprendre que l'introduction d'un pivot fémoral métallique lors d'une PTH induit des risques non négligeable de douleur de cuisse (variant de 0 à 14%) et de fracture diaphysaire. Avec un resurfaçage de hanche (RTH), la transmission de charge étant physiologique, la reprise de sport à impact est donc possible sans générer d'anomalie de contrainte biomécanique et sans douleur de cuisse.