Le resurfaçage de hanche a été réintroduit à la fin des années 1990 suite aux excellents résultats du couple de friction métal-métal de deuxième génération. Le resurfaçage de hanche consiste à implanter sur la tête fémorale une cupule métallique s’articulant avec une cupule acétabulaire. Le resurfaçage de hanche possède de nombreux avantages par rapport à une prothèse totale de hanche « classique » : préservation du stock osseux fémoral, respect de la biomécanique fémorale, risque absent de luxation, proprioception physiologique, reprise chirurgicale facilitée et reprise possible des activités sportives sans restriction. En effet, les sports même à haut impact comme la course à pied (ou les arts martiaux) sont possibles avec un resurfaçage. L’absence d’inégalité de longueur après un resurfaçage constitue un atout majeur par rapport aux prothèses classiques. Enfin, l’absence de luxation est un élément capital quand on sait qu’il s’agit de la première cause de révision pour les prothèses classiques chez les patients jeunes et actifs.
En revanche, le resurfaçage exige une technique opératoire très précise et impose que le chirurgien soit très expérimenté sur cette technique. L’implantation d’un resurfaçage (et en particulier sa cupule) requiert une position très précise. Le resurfaçage de hanche s’adresse à des patients avec un bon capital osseux et une arthrose centrée. Ainsi, l’indication idéale est représentée par une coxarthrose chez l’homme de moins de 65 ans.
Les principaux implants de resurfaçage de hanche ont désormais plus de 15 ans de recul avec des taux de non-ré-opération dépassent 95 %.
Le resurfaçage de hanche de seconde génération est apparu il y a plus de 15 ans afin de pallier aux faiblesses des prothèses totales de hanche conventionnelles à tige (PTH). En effet, il est désormais clairement établi que les PTH fonctionnent très bien et donnent d'excellents résultats chez les patients âgés de plus de 70 ans avec des taux de ré-opération de moins de 10 % à 10 ans. En revanche, chez les patients jeunes et/ou actifs, ces chiffres s'effondrent et les taux de ré- opération chez les moins de 55 ans sont de plus de 20 % à 10 ans et même de 70 % à 13 ans chez les moins de 30 ans… (1). Ceci est secondaire est à de nombreux éléments dont l'activité représente l'un des facteurs essentiels. L'activité majore l'usure des implants et péjore ainsi les résultats. De plus, le taux de luxation secondaire aux PTH est aussi majoré chez les patients jeunes (variant entre 1 et 5 %) (1). La fonction motrice de la hanche après PTH n'est jamais identique à une hanche vierge, étant donné les modifications induites par l'implant. Ceci couplée à l'introduction d'une tige dans le fémur rend la reprise des activités sportives à impact très difficile et déconseillée par les chirurgiens (2). En cas de reprise chirurgicale, la « non conservation » du stock osseux fémoral rend difficile un changement de tige (pouvant rendre indispensable une fémorotomie dont les suites sont relativement longues). Le resurfaçage de hanche est donc apparu au fil des années comme une alternative séduisante à la PTH afin de répondre à la possibilité d'une arthroplastie de hanche chez des patients jeunes et actifs (Fig.1). Le resurfaçage de hanche permet ainsi de pallier aux inconvénients mentionnés des PTH de part un taux de luxation nul, un respect de l'anatomie et de la biomécanique, une préservation osseuse fémorale, un retour aux activités sportives sans restriction, un schéma moteur fonctionnel respectée et une possibilité de révision fémorale grandement facilitée (3).