En règle générale, l'hospitalisation débute la veille de l'intervention.
Avant l'intervention, le patient devra prendre une douche afin de diminuer le risque d'infection avec un produit spécifique.
L'anesthésiste qui passe avant l'opération aura prescrit un médicament qui permet de se relaxer avant la chirurgie.Puis, l'infirmière effectuera une dépilation du site à opérer. Il faudra veiller à n'avoir aucune lésion cutanée à ce niveau-ci.
Toutes les interventions ont lieu dans un bloc opératoire avec un flux laminaire vertical et le personnel opératoire est sous scaphandre. Ces derniers concepts sont actuellement le meilleur garant contre les infections nosocomiales. Les patients peuvent bénéficier soit d'une rachianesthésie (anesthésie des jambes) soit d'une anesthésie générale.
Le patient est ensuite installé sur la table d'opération. Une antibiothérapie est administrée durant et après l'intervention (48 heures) afin de diminuer le risque infectieux. L'incision effectuée est postérieure car cet abord chirurgical est celui principalement employé.
D'autres approches chirurgicales peuvent être pratiquées selon les données du patient :voie antéro-latérale de Rottinger par Mini Incision, voie antérieure de Hueter…
L'incision se trouve donc dans l'immense majorité des cas au niveau de la fesse.
Elle mesure aux environ de 10 à 15 cm de long.
Selon certaines données, une incision de type MIS (Mini Invasive Surgery) est pratiquée afin de minimiser le risque esthétique. Cette dernière est par définition inférieure à 8 cm.La cicatrice est ainsi aisément dissimulable par le port des sous-vêtements.
VISUEL 1 : Incision de type MIS (6cm) suite à la mise en place d'une prothèse de hanche de gros diamètre en couple métal-métal.
Le chirurgien va ensuite couper à l'aide d'une scie spéciale le col du fémur puis préparer l'os du bassin (acétabulum).
Il va ensuite mettre en place la pièce fémorale (tige) puis la cupule (pièce dans le bassin).
Il va enfin impacter une tête sur la tige fémorale puis réduire la prothèse et refermer les muscles.
Un drain est mis en place afin d'éviter un éventuel hématome.Dans certains cas aucun drain n'est mis en place ce qui permet un lever le jour même de l'intervention.
La peau est ensuite suturée par des agrafes ou par un fil sous-cutané.
Durant l'intervention, un système permet de récupérer votre sang (cell saver) et de le réinjecter si nécessaire. Ceci évite les transfusions. Ainsi, avant l'intervention il est possible de donner votre sang pour une éventuelle auto-transfusion après la chirurgie.
L'intervention dure de 45 minutes à 1 heure et demi en fonction de nombreux paramètres. Une injection quotidienne d'anticoagulant (Héparine de Bas Poids Moléculaire) est systématiquement administrée jusqu'à la reprise complète de l'appui afin d'éviter toute phlébite (6 semaines).
Un cliché radiographique post-opératoire de hanche ou de bassin de face est systématiquement réalisé.
Puis le patient est acheminé vers la salle de réveil pour une durée d'environ 3 heures avant de regagner sa chambre. Le lendemain de l'intervention, une mise au fauteuil est effectuée. Le port de béquilles est facultatif selon le degré d'équilibre des patients. La reprise de l'appui est effectuée, avec un kinésithérapeute, dans le service avant la sortie, au 3ème jour post-opératoire.
Les patients retournent soit à leur domicile, soit en centre de rééducation, avec des consignes strictes (pour éviter les positions luxantes, c'est-à-dire rapprocher la cuisse en dedans, tourner la cuisse en dedans et fléchir la hanche de façon importante) et un protocole de rééducation musculaire pour une durée de 6 à 8 semaines.
Ce dernier concerne principalement le travail musculaire de l'éventail des muscles fessiers et la restauration de la mobilité de la hanche (travail de renforcement du moyen fessier en décubitus latéral gauche, en appui monopodal gauche, appui complet autorisé sur le membre inférieur droit, travail de stabilisation du bassin en appui monopodal droit, réapprentissage de la marche en terrain plat, dans les escaliers, ergothérapie). La reprise du travail dépend du type d'activité professionnelle.
Ainsi, un patient travaillant dans un bureau pourra reprendre son activité au bout de 2 à 3 semaines alors qu'un travailleur manuel attendra environ 2 mois. La reprise de la conduite automobile est possible aux alentours de la 3ème semaine. La montée des escaliers est possible aux alentours de la deuxième semaine. En fonction du type de prothèse mise en place (gros diamètre, resurfaçage..), une activité sportive peut-être reprise au 3 mois.
Avec des prothèses de type resurfaçage et dans notre expérience, des sports avec impact et pivot-contact tels que le karaté, le judo, les arts martiaux, le rugby peuvent même être envisagés.
En cas de voyage et de passage à la douane (détecteur de métaux) et en fonction du type de prothèse mis en place, vous pouvez être amené à fournir un certificat authentifiant votre prothèse. Parlez-en à votre chirurgien.