Une des principales activités du service consiste en la reprise de prothèses totales de hanche et du genou.
Que ce soit pour cause d'usure des composants, de fractures, d'infection, le nombre grandissant de ces reprises chirurgicales impose une prise en charge ultra-spécialisée avecmise à disposition d'implant de reprises, d'une banque de tissus pour les greffes et d'une équipe d'anesthésie réanimation rôdée à ce type d'intervention.
Il faut bénéficier de matériel spécifique dédié à la reconstruction de la hanche, de prothèses « longues » et résistantes et d'une banque d'os. En effet, il faut souvent « greffer » le fémur ou le bassin avec soit de l'os propre du patient, soit provenant d'une banque d'os qui est à disposition du service au sein de la banque de tissus du CHRU qui a obtenu l'agrément ministériel et qui fait l'objet de contrôles qualité réguliers.
Tous ces éléments sont réunis dans le service d'orthopédie C, ce qui fait que nous sommes un Centre référent dans la reprise chirurgicale des prothèses de hanche et du genou.
De même, les reprises de prothèse infectées constituent une activité de référence pour le service d'Orthopédie C qui travaille au sein d'un réseau de soin avec le service Universitaire des Maladies Infectieuses.
A cette fin, un service d'hospitalisation et un bloc opératoire spécifiques sont dédiés à la prise en charge de ce type de pathologie, afin qu'il n'y aie pas de croisement avec les patients aseptiques et pour que le maximum de compétence soit rassemblé en un lieu unique pour le traitement des infections ostéo-articulaires.
Les décisions thérapeutiques suivent des protocoles actualisés selon les données de la science.
Cependant, chaque patient victime d'une infection de prothèse étant un cas particulier, les décisions thérapeutiques sont adaptées au cas par cas en prenant en compte l'avis du chirurgien, de l'anesthésiste, du microbiologiste et du médecin infectiologue.
Les réunions pluridisciplinaires de ce type ont lieu 2 fois par semaine au sein de l'unité d'hébergement septique selon les recommandations ministérielles.
Bien souvent, il faut réaliser une ostéotomie du fémur (fémorotomie) afin de pouvoir sortir la tige fémorale. Ceci veut dire que le fémur va être coupé en 2 comme un couvercle qui sera ouvert afin de déloger la tige puis refermer en fin d'intervention (par des cerclages métalliques).
Ceci implique que le fémur doit être protégé de l'appui pendant quelques semaines imposant une période de béquillage de 4 à 6 semaines.
VISUEL 1 : On ouvre le fémur « comme un livre ouvert » afin de sortir la tige fémorale
L'hospitalisation est un plus longue que pour une prothèse standard (environ 8-10 jours) et un centre de rééducation/convalescence est souvent nécessaire. La prise d'anticoagulant est identique au protocole des prothèses de hanche primaires.
Il faut bien comprendre qu'en cas de réintervention sur une prothèse de hanche, chaque cas est spécifique et donc que les consignes post-opératoires seront différentes.
VISUEL 4 : Il a fallu là encore changer la tige qui ne tenait plus par une tige plus longue.
Le service d'Orthopédie C est couplé avec le service de traumatologie des urgences de l'hôpital Roger Salengro, pour la prise en charge des fractures sur prothèses de hanche ou de genou.
Le traitement de ces lésions suppose une expertise puisqu'elles associent un descellement et une fracture. De ce fait ce type de pathologie est souvent référé à notre service, puisqu'il faut regrouper les compétences nécessaires aux reprises de prothèse comme exposé plus haut et l'expertsie en traumatologie (matériel d'ostéosynthèse, greffe, anesthésie réanimation spécifique).
Le but est de fournir aux patients le maximum de chance de guérison tout en autorisant une récupération aussi rapide que possible avec un taux de complications limité.